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    7. Traversée de Gibraltar à Madère - Madère
21 octobre au 1er novembre 2007
 
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Traversée de Gibraltar à Madère - 21 au 26 octobre

C'est ça l'océan? C'est d'l'eau quoi! (Clin d'œil à Brice et Saturnin)

Le détroit de Gibraltar est soumis à des courants importants: la Méditerranée se remplit, puis se vide. Il faut choisir l'heure de passage avec soin pour profiter du courant plutôt que lutter contre lui, en plus des autres éléments : vagues, vent, et cargos.

Pour le vent, nous avons attendu des prévisions météo favorables. Nous devrions donc passer le détroit assez facilement, poussés à la fois par le vent et le courant. Pour les cargos, nous éviterons le couloir de navigation réglementée. Pour les vagues, nous verrons bien.

Nous levons donc l'ancre à 6h du matin. Surprise : au réveil, nous constatons que les bateaux ont changé de sens! Pas de chance, c'est la première fois depuis notre arrivée à Gibraltar! Après concertation avec Grenouille, nous décidons de traverser la baie d'Algesiras et de voir à l'entrée du détroit comment ça se présente.

Une heure après, nous sommes rassurés: le vent a tourné et est maintenant bien orienté.
Un bateau français nous ayant prévenu à La Linéa qu'il y a tout le temps entre 30 et 35 nœuds dans le détroit, nous prenons nos précautions et ne sortons que le Génois: une seule voile à gérer, et tout le monde sera plus serein à bord.

Finalement, nous sommes poussés paisiblement par 15 nœuds de vent, et 2 heures plus tard, passons Tarifa. Encore 2 heures plus loin, c'est la fin de la zone de navigation réglementée: nous virons plus au sud, direction : Madère!

Les enfants sont presque déçus par la facilité avec laquelle nous sommes passés! Il faut dire qu'on leur avait annoncé que ce serait terrible, avec des grosses vagues et beaucoup de vent! Comme le vent, les vagues, mais aussi le trafic, se sont montrés bien calmes : nous n'avons croisé que quelques cargos et un Ferry Tarifa-Tanger.

Pour notre part, nous sommes bien contents, car avec ce détroit, nous passons là une grande étape de notre voyage : nous voilà... sur l'Atlantique!

D'ailleurs, où l'océan commence-t-il vraiment? Nous sommes bien embêtés de ne pouvoir répondre à cette question, car du coup nous ne savons pas quand faire sauter le bouchon! ;-)


Précision sur le quatre-quarts - Oiseaux nageant - 2 jours de pétole - 6 ans Marin - Comment on freine? - Jeu concours

Après une première journée tranquille, nous attaquons notre première nuit sur l'Atlantique.
Contrairement à une nav de nuit sur la côte sud espagnole, nous sommes à la voile: aussi ne pouvons-nous pas utiliser la recette du quatre-quarts.

J'en profite donc pour préciser à ceux qui se sont dits "ils sont complètement fous" en lisant le Carnet 5 (§ Quatre quarts), que nous étions bien alors uniquement au moteur!

La nuit se déroule sans problème, chacun s'accommodant assez bien de la durée des quarts (entre 2H30 et 3H).

Le lendemain matin, nous avons la surprise de découvrir sur le pont un tout petit poisson-volant. Le pauvre s'est pris dans le filet de bastingage.

Un peu plus tard dans la journée, pendant une manœuvre, un oiseau passe à côté de nous, puis vire, fait une cinquantaine de mètres à 2m de la surface et... plonge dans l'eau: ce n'est pas un oiseau, mais un autre poisson-volant, bien plus gros celui-là (25-30cm).

Encore une rencontre attendue (en tous cas par moi) depuis notre départ!
Hélas, les enfants étaient à l'école en classe et ne l'ont pas vu! Nous leur promettons qu'on en verra beaucoup d'autres et qu'on risque d'en trouver régulièrement sur le pont!

(15 jours plus tard, à l'heure où j'écris ces lignes, nous n'en avons vu qu'un seul autre, aux Canaries, et cette fois encore, les enfants étaient à l'école!)


C'est la dernière animation avant 2 jours de pétole, et donc de moteur. Merci la Météo qui nous avait annoncé force 4 jusqu'à Madère!

Le deuxième jour, nous commençons à nous inquiéter car notre autonomie en carburant est limitée. Nous réduisons les gaz pour consommer moins et tenir plus longtemps.

Encore une nuit de pétole, puis les conditions redeviennent plus favorables : vent de travers entre 10 et 20 nœuds, et quelques périodes à 30 en pleine nuit; comme par hasard, ça tombe à chaque fois sur le quart de Carole, qui me réveille pour réduire la toile.



Pétole du soir, bonsoir!...              


La GV ayant été rentrée pour la nuit, nous nous retrouvons parfois avec à peine 4 ou 5m2 de génois sur enrouleur. Pourtant, le bateau ne descend pas en dessous de 6,5 nœuds! Avec une mer formée et une nuit sans lune, ça fait son petit effet!

Mais si la vitesse ne baisse pas, la gîte, elle, devient plus confortable et chacun peut reprendre son activité... veiller pour l'une, (essayer de) dormir pour l'autre!


Justement Carole profite de son quart pour gonfler et accrocher des ballons... et oui, nous sommes le 24 octobre: Marin a 6 ans!

Il soufflera ses bougies en plein océan : original pour un Marin!

Depuis plus d'une semaine, il comptait les jours et nous demandait tous les matins : on est le combien aujourd'hui? Puis enchaînait : dans X jours, j'ai 6 ans!

A 6h, c'est lui qui vient réveiller tout le monde: "c'est mon anniversaire!"
Je crois bien que cette nuit, il n'a pas beaucoup dormi tellement il était excité!



24 octobre 2007 - 6h du matin             


Le 25, nous pêchons notre 2ème poisson, et le 26, le 3ème : 2 fois la même espèce, non identifiée.

Jeu-concours: Vous connaissez le nom du poisson ci-contre? Ecrivez à apache@clu7.fr!
Quelques indices: dos bleuté, ventre blanc et mou hérissé de petites épines, bouche sur le dessus avec dents façon oursin. Indice supplémentaire : chair très tendre, goût de crustacé (et oui, ils ont aussitôt fini au barbecue!).

(Réponse dans le carnet suivant)



Vend 26 au soir : Philippine descend le fanion espagnol et hisse le portugais : nous sommes en vue de Funchal, la capitale de Madère.

JP



< Cet espace est à vous! ;-) >           
Madère - 26 octobre au 1er novembre


Après ces 6 jours et 5 nuits en mer, nous ne tentons même pas le mouillage forain, nous avons réellement besoin de dormir.

Nous nous attendions à une grande Marina, mais sommes surpris de trouver un tout petit port, où les bateaux de passage sont à couple, par 3 ou 4, sur le ponton d'accueil. Un ponton super sympa d'ailleurs, où chacun a peint le nom ou le logo de son bateau en témoignage de son passage. Certaines peintures sont de véritables œuvres d'art!

Nous nous retrouvons donc collés à Grenouille, puis à un troisième bateau qui arrive un peu plus tard. Mais ce sont des français avec 3 enfants à bord, les nôtres sont donc ravis!



Ponton d'accueil de Funchal             


Nous sommes fatigués mais surtout très fiers, il faut bien l'avouer, d'être arrivés là : c'est la première longue navigation, nous avons passé Gibraltar et sommes maintenant sur l'Atlantique; le voyage commence vraiment! D'ailleurs, les bateaux que nous rencontrons ici sont presque tous équipés grand voyage, et ont en gros le même itinéraire que nous.

Nous ne restons que 2 jours à Funchal: c'est une très jolie ville mais la plage de sable et galets noirs n'est pas terrible et le port décidément pas agréable.

Nous avons juste le temps d'aller acheter un dico portugais/français, honteux de ne même pas savoir dire bonjour (bom dia) et merci (obrigado)!



A couple, par 3, voire 4               

Nous quittons les Grenouille (des amis à eux ont loué sur l'île pour venir les voir). Nous nous retrouverons certainement dans une ou deux semaines aux Canaries.


Coût de vent - 3 jours à Calheta - Terre à terre


Le long de la côte entre Funchal et Calheta, le vent est faible, et du coup très variable en direction: las de virer de bord toutes les 2 minutes, nous finissons par rentrer le génois.

15mn après, nous prenons soudain 30 nœuds en travers. Il ne reste que 20mn de route aussi décidons-nous de rentrer la grand voile et de finir au moteur.

Peu après, alors que le vent semble s'être stabilisé à 25 nœuds, une rafale à 35 nœuds incline le bateau pourtant sans voile.
Le relief très prononcé de Madère crée des couloirs d'accélérations décidément très impressionnants! Heureusement, leur effet sur la surface de l'eau permet de les voir arriver!

Nous arrivons à Calheta après 3h de route vers l'ouest, petit village complètement isolé au pied d'une falaise couverte de bananeraies.


Le port est à moitié vide et une place facile nous attend. Après plusieurs tentatives pour faire demi-tour dans un espace très réduit et un vent qui ne veut pas se calmer, nous retrouvons amarrés sans plus de difficultés.

Enfin un port avec des catways!... C'est particulièrement agréable sur l'Atlantique puisqu'ils permettent d'oublier l'effet des marées: inutile de faire des calculs compliqués pour déterminer la longueur des amarres (calculs obligatoires sur les quais en durs si on veut éviter de retrouver le bateau suspendu au quai à marée basse!).

La marina est toute neuve, tout en béton. Ça fait toc, mais il y a une petite plage à proximité, et... une laverie, enfin!



               


Oui parce que beaucoup pensent que c'est "la croisière s'amuse" tous les jours, mais il y a de nombreux détails passés sous silence par le Capitaine, comme le linge, ou les courses qui s'avèrent prendre beaucoup plus de temps qu'à terre...

Pour la rubrique "terre à terre" (parce que même en mer il faut parfois l'être un peu), il faut savoir que le linge est le plus souvent lavé à la main, à l'eau douce quand nous sommes dans un port, mais à l'eau de mer (donc froide et salée...) au mouillage. Et non, il n'y a pas que des maillots de bain, il y a aussi des t-shirts et shorts, des pyjamas, des polaires et pantalons quand nous naviguons de nuit. Alors quand nous trouvons une laverie, j'en profite pour laver les draps et les serviettes !



La météo promet de bonnes conditions pour les 2 jours à venir: le temps nécessaire pour rejoindre les Canaries.

Nous quittons donc Madère, ses bananeraies et sa mode homme "chemises à carreaux".

Canaries où nous prévoyons de faire des travaux (encore, et toujours!) sur le bateau.

 

Carole

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