Accueil Clu7.fr
  |  Accueil - Carnets  |   Photos  |   Projet/Bateau/Equipage  |  Actus  |  Contact   
    30. Baléares 2 : Formentera - Majorque - Minorque
29 juillet au 16 août 2008
 
    <- Carnet précédent - Carnet suivant ->  
Rubrique Carnets
Voir l'itinéraire parcouru
Juste après
Découverte de...
 
Formentera - Espalmador - 29 juillet au 2 août
Puerto de la Savina - Espalmador - Cala Pujols

Formentera: Puerto de la Savina
Il est 7h30. Bien que nous ayons appuyé sur les freins toute la nuit, nous arrivons un peu tôt et la station service n'est pas encore ouverte. Il y a 2 bateaux à couple devant la pompe... Et les 2 marinas du port sont complètement saturées... Nous nous installons, avec la naïveté dont savent faire preuve les Français en voyage, sur le seul ponton libre...

Ça ne rate pas: 1/2h avant l'ouverture annoncée de la station service, un policier jaune fluo et noir avec lunettes de soleil et oursins sous les bras nous demande de dégager illico car "c'est un ponton commercial, pas pour la plaisance". Oui mais on attend pour aller faire le plein". "Vous ne pouvez pas rester ici"... "Oui mais c'est libre! On ne va pas tourner en rond en attendant que la station ouvre"! " Ce n'est pas mon problème, vous ne pouvez pas rester ici". On fait durer comme ça un bon quart d'heure, et en voyant une place se libérer devant la station service de la deuxième marina (il faut le faire: 2 stations à 100m l'une de l'autre!), nous disons adios à cet aimable policier et allons patienter tranquillement le 1/4 d'heure suivant devant l'autre station service.

Bien sûr, "si tous les bateaux faisaient comme ça"!... Mais nous notons encore une fois la différence d'accueil des bateaux de voyage entre ici et "là-bas". Ici nous faisons partie de la masse et redevenons des plaisanciers comme les autres. A côté de tous ces bateaux rutilants dont beaucoup sont de location, on passe pour des "gens du voyage" et imaginons sans peine ce qu'ils ressentent en arrivant dans un nouvel endroit...

Pendant l'attente, petit tour en "ville" pour faire quelques courses dans les rares magasins ouverts et récupérer les mails.

Plein fait (de gasoil seulement: pas d'eau à cette station service, et Mr oursin sous les bras nous a interdit de prendre l'eau aux robinets voisins...), nous filons sur Espalmador, à moins de 30mn, en croisant les doigts pour qu'il y ait une bouée disponible: déjà en octobre dernier, il y avait du monde!

Espalmador : Playa Espalmador
En arrivant, nous découvrons avec plaisir que Yann-Emilie, Semeda et Texas (rencontrés aux Açores), sont là eux-aussi! Et il y a quelques bouées libres! Nous en prenons une et montons rapidement l'annexe, pliée sur le pont depuis Les Bahamas et nos problèmes de carburateur. Nous ne l'avons pas testée depuis la réparation aux Açores.

Cool, ça démarre!... :-) et puis... pas cool, ça s'arrête!... le moteur ne veut plus rien savoir... :-(

L'équipage du bateau voisin qui partait à la plage, vient nous proposer de nous remorquer: avec plaisir! D'autant que nous sommes à plus de 200m du bord, face au vent!

La plage est toujours aussi belle. Et même si le mouillage est quasi saturé (malgré l'interdiction, il y a presque autant de bateaux sur ancre que sur bouées), la plage est grande et loin d'être surpeuplée. Même les énormes catas promène-c..., qui échouent sur la plage, sont trop loin de nous pour gâcher notre plaisir! Espalmador, un peu d'Antilles en Méditerranée!

Peu après dans la matinée, arrive Bellegaff (aussi rencontré aux Açores). Les 5 équipages se retrouvent sur la plage et se félicitent de pouvoir profiter de ces dernières semaines en Méditerranée, alors que les Bretons ont terminé leur boucle atlantique, et, pour ceux encore en vacances, qu'ils se baignent en combinaison!...

Jean-Michel, de Semeda, trouve l'origine de la panne de notre moteur d'annexe, et une solution palliative pour y remédier! Ouf, nous sommes à nouveau autonomes! Rien de pire en effet que de ne pas pouvoir compter sur son annexe au mouillage!


Nous restons 4 jours vraiment relaxants pour la première fois depuis... longtemps (quoique, c'est vrai, le retour sur terre commence à nous travailler...), à profiter de cette belle plage, les enfants se régalant avec tous leurs copains...

Puis ce sont à nouveau les séparations (provisoires?): Bellegaff part sur Ibiza, Semeda directement en France, Yann-Emilie et Texas sur Majorque.

Quand à Apache, direction la Cala Pujols toute proche, pour voir si comme pour Espalmador, la deuxième impression est aussi bonne que la première.



Beaucoup de bateaux sur l'eau,           
mais la plage est à nous!               


Formentera : Cala Pujols

A peine 1h de nav pour aller sur la Cala Pujols. L'eau est un peu plus agitée que l'an dernier avec les Grenouille, mais ce mouillage tranquille, entouré de falaises nous séduit toujours autant! Baignades autour d'Apache, PMT dans les rochers et sauts depuis les falaises, ambiance détente assurée!

Et puis la petite ville d'Es Pujols (à moins de 10mn d'annexe) est sympa aussi. A voir parader tout ce monde très sophistiqué (même à la plage, seins nus mais méga-colliers et lunettes à la Paris Hilton...), on se croirait un peu dans le monde de Barbie ou dans une émission de téléréalité de M6.



Quelle est votre couleur préférée?          


Les horaires d'ouverture des boutiques (18h-2h du mat), prouvent d'ailleurs que comme sa grande sœur Ibiza, cette île vit plutôt la nuit! Mais il règne ici une atmosphère de vacances dont, au risque de nous répéter, nous sommes heureux de pouvoir profiter!

Après une deuxième journée aussi parfaite que la première, nous décidons de lever l'ancre dans la soirée direction Majorque. La houle, qui a gâché notre sommeil la nuit dernière, est toujours là: alors quitte à mal dormir, autant avancer!

Adios Formentera!

Majorque - 3 au 6 août
Ile Cabrera - Cala Mondrago - Porto Petro - Cala Mitjana - Porto Colom

Ile Cabrera
Après une nav de près de 15h quasi entièrement au moteur, nous arrivons sur l'île Cabrera, au sud de Majorque. Nous en avons beaucoup entendu parler: il faut réserver au moins 3j avant pour avoir une place aux bouées. Le mouillage est interdit partout autour de l'île, sauf dans la cala Puerto de Cabrera. Même pour y naviguer, il faut un permis spécial!... Ça doit valoir le coup d'œil! Comme c'est sur notre route, et bien que nous n'ayons pas les autorisations nécessaires, nous tentons notre chance!

Nous entrons donc dans la zone interdite sans le fameux sésame, puis dans la cala Puerto de Cabrera... sans intérêt, vraiment! Nous ressortons aussi sec! Même avec les autorisations, même s'il y avait une bouée libre ou une place au mouillage, nous ne resterions pas!

Cala Mondrago
Nous poursuivons donc notre route jusqu'à Majorque. Passé le cap Salinas, à l'extrême sud-est de l'île, nous longeons la côte est vers le nord, visitant les nombreuses calanques de cette jolie côte rocheuse.

Il est 17h lorsque nous mouillons dans la cala Mondrago. Nous prenons une belle place laissée par 2 voiliers qui viennent de sortir. Il y a de nombreux bateaux, à voile et à moteur, et les 2 plages au fond de cette jolie calanque sont bondées.


Mais c'est la bonne heure pour arriver: petit à petit ça se vide, et vers 20h, il n'y a plus que quelques voiliers au mouillage et la plage s'est vidée!

"Ski nautique" (allongés sur un bodyboard) derrière l'annexe pour les enfants, baignade autour d'Apache dans 6m d'eau (Juliette, comme un poisson dans l'eau, va jusqu'au fond récupérer le Spyder-Man de Marin), tentatives d'escalade dans les falaises depuis la mer -- mais ça coupe trop lesà pied nus! --, balade à pied dans la pinède... Bonne ambiance, bonne ambiance, comme dirait Pedro!



Nous passons une nuit correcte malgré un peu de houle. Le lendemain, nous constatons que les bateaux commenent à arriver vers 10h... et à midi, il n'y a plus de place au mouillage: de nombreux bateaux arrivent, tentent des mouillages trop serrés, abandonnent la partie sous les regards sinon hostiles, du moins inquiets, des autres bateaux, et repartent tout penauds tenter leur chance ailleurs. Le mouillage appartient à ceux qui se lèvent tôt! Notre stratégie pour la suite est toute trouvée: changement de calanque le matin ou le soir, et détente au mouillage toute la journée!

Nous profitons donc encore une journée de ce bel endroit, et en fin d'après-midi, nous rejoignons Porto Petro, à une 1/2h de nav.

Porto Petro
Annoncée comme pittoresque par notre vieux guide, la ville de Porto Petro ressemble en fait à n'importe quel petit port méditerranéen, avec ses petits restos en bord de mer et ses boutiques d'accessoires de plage, mais sa petite taille en fait une parfaite escale d'un soir... nous qui n'allons généralement en ville que pour une petite balade, récupérer/envoyer nos mails et acheter des fruits et légumes!

Nous y passons une nuit houleuse, encore :-(, et repartons, petit-déjeuner pris, pour notre prochaine cible: la cala Mitjana, quelques milles plus au nord.


Cala Mitjana

Moyenne? Le nom est mal trouvé! Vraiment hors du commun, cette minuscule calanque verdoyante et prolongée par une toute petite plage, est un véritable petit coin de paradis. Elle est bordée par une propriété magnifiquement entretenue.

Lorsque nous arrivons à 9h, l'endroit est vraiment paisible, la plage est vide, et il n'y a que 3 voiliers (tous français), "cul au rocher". Il faut dire qu'avec moins de 50m de largeur, la calanque ne fournit pas l'évitement pour le mouillage sur ancre seule.



Nous pourrions mouiller vers l'entrée de la calanque, plus large, mais quel dommage de ne pas profiter de ce cadre! Nous nous mettons donc nous aussi cul au rocher. C'est d'ailleurs une première pour nous!

2 heures après notre arrivée, la calanque s'est considérablement remplie, de toutes sortes de bateaux y compris l'inévitable promène-c..., qui lui n'a pas d'autre choix que de mouiller à l'entrée, heureusement!

La journée passe paisiblement et nous resterions bien pour la nuit, mais le vent de travers fait déraper l'ancre, et nous préférons déménager avant que le vent ne monte encore et que la situation ne tourne au cauchemar! Nous poursuivons donc notre remontée vers le nord jusqu'à Porto Colom.

Porto Colom
A peine amarrés à la seule bouée libre du port, nous allons nous promener dans Porto Colom, notre dernière escale à Majorque. Là encore, déception: la ville est vraiment sans intérêt! Nous hésitons même à repartir le soir même pour une nav de nuit pour Minorque, mais optons finalement pour une nav de jour afin de profiter encore de la vue des côtes de Majorque.

En attendant, nous passons enfin une très bonne nuit dans cette anse bien abritée!

Le lendemain, petit-déjeuner pris, nous levons l'ancre: adieu Majorque!

Minorque - 7 au 16 août
7-8 août: Cala Macarella

Après 8h de nav tout au moteur (décidément!...) sur une mer tranquille, nous arrivons sur notre première cible minorquine: la cala Macarella, à l'ouest de la côte sud.

Il est 15h lorsque nous arrivons: ça ne rate pas: il y a beaucoup de monde, tant au mouillage que sur les 2 plages au fond de la calanque.

Il faut dire que le cadre est vraiment attrayant: falaises, pinède, plage de sable blanc, eau turquoise, tout y est!


Nous mouillons à l'entrée de la calanque, en pensant nous déplacer plus tard, lorsque tout le monde sera parti... Mais... personne ne part! Au contraire: d'autres bateaux viennent se serrer entre les autres! Pour nous c'est la surprise: on nous a tellement dit qu'il y avait beaucoup moins de monde à Minorque!

Quand, à la tombée de la nuit, un fort ressac commence à se faire sentir, puis dans la nuit à mettre les bateaux dans tous les sens, nous sommes bien contents d'avoir pris nos distances! Toute la nuit, l'inquiétude est palpable au mouillage: nous voyons des faisceaux de torches vérifier la distance entre bateaux et entre bateaux et falaises...

Le lendemain, le calme revient. Nous ne savons pas s'il y a eu des dégâts, mais encore une fois, nous constatons que l'on peut passer rapidement du rêve au cauchemar!

Après une dernière baignade autour du bateau pour les uns et l'exploration de cavernes sous-marines pour les autres, nous levons l'ancre direction Mahon, la capitale de Minorque: un coup de vent est attendu dans la soirée et pour les 2 prochains jours, et nous souhaitons nous mettre à l'abri dans cette anse bien protégée.


8-9 août: Mahon

On ne peut pas dire que nous soyons attendus à Mahon: les nombreuses "marinas", de toute façon saturées, ne prennent même pas la peine de répondre à nos appels... Nous tentons de prendre une bouée qu'un bateau voisin nous affirme libre, mais un zodiac des autorités portuaires vient rapidement nous déloger. Nous demandons si nous pouvons mouiller là, comme d'autres bateaux alentours, mais on nous répond que c'est le meilleur moyen d'avoir affaire à la police... Nous finissons, alors que le vent commence à monter, par trouver une place dans la cala Jorge, une des zones de mouillage de cette anse gigantesque, où nous retrouvons les Bellegaff!

Le premier soir, balade dans Es Castels, village limitrophe de Mahon.

Puis retour au bateau, où nous passons une mauvaise nuit, réveillés toutes les 10mn par l'alarme de dérapage d'ancre du GPS... nous sommes en effet tout près des rochers, et préférons être réveillés par cette alarme que par un rocher trouant la coque! En fait, le vent tourne beaucoup, et l'alarme est déclenchée par les mouvements du bateau autour de l'ancre.

Le lendemain, balades dans Mahon, la capitale de Minorque... très jolie ville avec de vieilles pierres, chargée d'histoire et... de touristes (mais c'est de saison)!

Vérification météo: le coup de vent finit plus tôt que prévu: nous décidons de lever l'ancre en début d'après-midi. Direction la cala Grao et l'île Colom.


9-11 août: Ile Colom / Es Grao

Nous levons l'ancre avec Bellegaff, pour qui c'est la dernière journée aux Baléares. 1h à peine de route entre Mahon et la cala Grao, mais la mer levée par le mistral des jours précédents est encore forte, au point que Bellegaff décide finalement de reporter au lendemain son départ vers les côtes françaises.

Tout le monde est un peu retourné sur le bateau. Heureusement, nous arrivons vite à la cala Grao, où se niche le petit "village pittoresque de pêcheurs" d'Es Grao... C'est du moins ce que dit notre vieux guide... nous rentrons dans l'anse, heureux d'être enfin à l'abri de cette mer... et en ressortons aussi sec, déçus de n'y voir que des maisons modernes et un mouillage bondé et sans intérêt.

Nous reprenons la mer 1/2h, le temps de faire le tour de l'île Colom, et jetons l'ancre au nord-ouest de l'île, bien protégés de la houle et quasi seuls au mouillage, devant la jolie petite plage d'Es Moro. balade dans la garrigue -- nous découvrons d'ailleurs, en mettant les pieds nus dessus, une spécialité locale: des massifs qui ressemblent à de la mousse, mais qui sont pleins de piquants bien pointus! --, puis soirée sur la plage avec les Bellegaff.

Le lendemain matin, adieux aux Bellegaff, ravis de terminer sur cette bonne impression des Baléares, après avoir passé près de 5j dans la baie de Mahon.

Ils partent d'ailleurs juste à temps car peu après, alors que nous sommes sur la plage, ça se remplit très vite: bientôt le mouillage et la plage sont complètement saturés! Ça change complètement l'ambiance: on se croirait dans un port, avec le va-et-vient incessant de toutes sortes d'embarcations qui passent à ras des bateaux au mouillage! Nous avons bien fait de quitter Mahon aux premiers signes d'accalmie! Ainsi nous avons pu profiter de ce mouillage au calme hier toute la fin de l'après-midi! Qui a dit déjà que Minorque était moins fréquentée que ses grandes sœurs?

Baignade et "body-board nautique" sont les activités des grands pendant la sieste de Fleur.

En fin d'après-midi, nous tentons quand même un saut au village d'Es Grao. Notre impression de la veille était la bonne: ce village n'a plus rien de pittoresque depuis longtemps, et dans leur grande majorité, les gens croisés ne sont pas des pêcheurs mais bien des touristes!

Le tour en est vite fait, sous une chaleur accablante... Nous retournons sur Apache moins d'une heure après avoir mis les pieds à terre!

Le lendemain à 8h30, nous quittons l'île Colom.


11-12 août: A proximité de la cala En Brut

A peine 3/4 d'heure de nav côtière à la recherche de notre prochain mouillage et nous voici dans une cala déserte, bordée de 3 petites plages.

Mentionnée ni sur notre vieux guide, ni sur les cartes, ce mouillage est pourtant très agréable!

Mais comme les autres, il se remplit petit à petit. Heureusement, l'anse est large, et comme nous sommes mouillés à près de 300m des plages, cockpit ouvert sur le large, nous ne sommes pas gênés par cette affluence décidément inévitable!


Activités du jour: plage avant la foule, baignades, ski body-boardique -- avec de gros progrès: à genoux sans les mains pour Domitille, et quelques secondes debout sans les mains pour Juliette! (euh... précisons que c'est à la planche que la corde est attachée!..). -- et balades dans le maquis, très sec et piquant, des collines voisines...

Le soir, tout le monde s'en va. Ne restent que 4 voiliers, très espacés les uns des autres.

Nous passons une très bonne nuit, et le lendemain, après une dernière virée à la plage à nouveau déserte, nous quittons le mouillage plus tôt que prévu. En effet, un nouveau coup de vent est annoncé pour la nuit prochaine, nous devons nous mettre à l'abri.

Nous zappons donc la cala Addaia, prévue au programme, et allons directement à Fornells, grande anse bien abritée, où nous espérons trouver une bouée!


12-17 août: Fornells : B5, touché - Cala Ferragut

Fornells
A première vue, pas la moindre bouée libre. Nous nous enfonçons un peu plus dans l'anse et finissons par trouver une bouée un peu isolée des autres, en plein milieu du plan d'eau.

Nous faisons un tour en ville en début d'après-midi, comptant sur le vent pour apporter un peu de fraîcheur dans les rues. Mais pas de chance: le vent de sud, assez fort jusque là, laisse la place à un calme plat! En ville, c'est la fournaise. Mais en longeant les murs à l'ombre, nous faisons le tour de cette toute petite ville, plutôt un village, mignonne avec ses maisons blanches aux volets verts, mais entièrement tournée vers le tourisme.

Nous trouvons une petite aire de jeu ombragée où nous faisons passer un peu de temps: il fait plus frais ici que dans le bateau!

Il fait si chaud que nous préférons nous endormir dans le cockpit. Vers 2h du matin, le mistral arrive, avec 2h de retard sur les prévisions, mais toute sa force! Nous rejoignons notre cabine.

10 mn plus tard, un bruit anormal nous réveille. Nous sortons et constatons avec effroi que bien que toujours amarrés à la bouée, nous dérapons sur un bateau mouillé sur ancre. Le bruit entendu est celui de notre quille touchant sa chaîne... Notre annexe part d'un côté de sa chaîne, le bateau de l'autre. Dans quelques secondes, les 2 bateaux vont se toucher. Carole hurle pour réveiller l'autre équipage tandis que je saute dans l'annexe pour la faire repasser du même côté que le bateau. Puis avec le couple de l'autre bateau, nous luttons, chacun poussant les chandeliers de l'autre, pour accompagner le dérapage d'Apache sans dégâts collatéraux. Ouf, c'est passé!

Dire que nous n'avions pas mis l'alarme de dérapage en pensant être en sécurité sur une bouée!

Un œil au profondimètre: pas de problème, il y a encore de la marge; coup de torche alentours pour se repérer: nous avons dérapé sur plus de 300m!!! Nous nous rapprochons d'autres bateaux. Pas un instant à perdre: nous jetons l'ancre. Mouillage plus bouée, même mal arrimée, ça devrait tenir sans problème!

Nous attendons que ça se stabilise, puis le coup de stress passé, nous nous rendons compte que nous avons eu de la chance: si nous n'avions pas été sur une bouée isolée, ça aurait été le jeu de massacre! D'ailleurs, son isolement avait étonné Carole qui avait remarqué: "ce n'est pas bizarre, cette bouée toute seule?". Ce à quoi j'avais répondu: "s'il y avait un problème, elle ne serait pas là!"

Le lendemain, nous nous renseignons pour signaler le problème. Les autorités du port nous répondent que le problème est connu: il y a quelques bouées qui ne tiennent pas (sic!)!!! Mais comme elles ne sont pas gérées le port, et que comme partout aux Baléares, les seules personnes sur place censées s'en occuper sont des jeunes en job d'été... personne ne se sent vraiment concerné!!!

Bon, nous avons compris: tout ce que nous pouvons faire: c'est le dire ici: ne prenez pas la bouée numéro "B5", car la prochaine fois, ce sera peut-être B5, touché coulé!

Le lendemain, nous laissons passer le gros temps au bateau. En début de soirée, nouveau petit tour en ville, bien plus agréable à la fraîche, et aussi plus animée. Vérification météo: bien que capricieuse ces derniers jours avec du mistral 1j sur 2, elle semble décidée à nous accorder un créneau de 2j pour le retour en France. Départ pressenti d'ici 2 ou 3j!...

Cala Ferragut
En attendant, nous profitons d'une journée sans vent de nord pour enfin sortir de Fornells et aller faire un tour sur la côte nord. Après 1h30 et la visite de quelques anses, nous mouillons dans la cala Ferragut. Environnement sauvage, plages de sable beige, eau claire et jolis fonds où nous rencontrons quelques raies, soles et poulpes... malgré un peu de houle résiduelle, c'est une très belle journée!

Retour à Fornells
Bonne nuit accrochée à une bouée certifiée OK par les bateaux voisins (nous prenons quand même le soin d'être en dehors de la masse, au cas où...).

Le 15 août à l'aube, un nouveau coup de vent nous oblige à rester là toute la journée. Nous avons des rafales à 35N jusqu'en milieu d'après-midi. Puis le calme revient. Petit tour en ville et vérification météo. Le jour du départ se précise: demain samedi 16 ou dimanche 17.


Depuis quelques jours, les enfants comptent, avec une impatience croissante, les jours qui nous séparent du retour en France et à la maison.

Maintenant tout le monde a hâte d'arriver, et cette attente à Fornells, entre le mouillage, le supermercado et le parc de jeux devient pénible!

Mais pas de précipitation: nous ne partirons qu'avec une bonne fenêtre météo; pas question de risquer un accident sur les 210 derniers milles de notre voyage, soit l'une des plus courtes traversées réalisées!



Bye bye Baléares
Samedi 16 août, 14h30: cette fois, c'est la bonne. Devant nous, 48h à priori sans Mistral. Toute la nuit, un vent de sud a soufflé, aplatissant la houle de nord.

Nous quittons notre bouée en même temps que le bateau Tané-Tine, rencontré la veille, des grands-parents avec 3 de leurs petits-enfants de 14 à 6 ans, et qui rentre sur Marseille. Nous visons quand à nous Port Saint Louis, en Camargue, ce qui n'est pas si loin. Nous ferons donc une bonne partie de la route ensemble.

Arrivée prévue lundi 18 août dans la matinée!

JP


  Haut de page <- Carnet précédent - Carnet suivant ->