Midi ce samedi 28 juin: un dernier hamburger-frites-bière(s)
à la brasserie de la marina avec Christophe
de Harem et Rémi de Emma.
Voilà Julie et Ray de Meander. Ils sont arrivés
cette nuit à Horta. Les pauvres ont mis
18j pour cette traversée Bermudes-Açores!
Record de lenteur pour un cata... Nous le rebaptisons
définitivement Catastrofix...
14h: adieux aux bateaux français restant
à Horta, et avec lesquels nous avons partagé
apéritifs, barbecues et... soirées
foot: Emma, Contre-temps, Semeda et Taravana.
Après Bahamas
- Bermudes (720M et 8j de nav) et Bermudes
- Açores (1800M, 13,5j), c'est parti
pour la 3ème partie de cette transat retour:
Açores - Gibraltar, 1050M, soit 7 à
10 jours de nav.
La météo nous annonce 2j de quasi-pétole,
puis 15-20N d'ouest virant progressivement nord
les jours suivants. Tant pis pour la pétole:
plutôt que d'attendre le vent au ponton,
nous avons décidé d'avancer. Il
faut dire que cette étape aux Açores
a été finalement assez longue et
que la bougeotte a repris le dessus!
Pétole confirmée
Nous passons entre Pico et Sao Jorge, où
nous bénéficions pendant quelques
heures d'une accélération à
15N. Sympa mais bref: ça retombe vite à
5 nuds et nous remettons le moteur, sans doute
pour les 48 prochaines heures.
Dans le canal de Sao Jorge, 2 avions de chasse
américains passent à plusieurs reprises
à moins de 100m d'altitude entre nos 2
bateaux. Le fracas nous surprend la première
fois, et effraie Fleur à chaque passage.
Contents de leur effet, ils nous saluent d'un
battement d'ailes. Allez, au revoir les Açores!
Traversée de l'archipel des Açores
Sortis du canal de Sao Jorge, nous faisons route
plein est, cap sur Sao Vincente, pointe sud-ouest
du Portugal.
Nous passons à quelques milles au sud
de l'île de Terceira.
Nous sommes au moteur sur une mer toute plate,
à peine ridée par moins de 2 à
3 N de vent.
Le dimanche, nous longeons l'île de Sao
Miguel, que nous devinons dans les nuages, à
plus de 35M plus au sud.
Nous croisons un cata qui fait le trajet dans
le sens Europe-Açores.
Comme prévu, le vent ne fait son apparition
que dans la nuit de dimanche à lundi. Nous
coupons enfin le moteur.
2j de moteur, ça use, ça use...
Nos nuits sont aussi belles que nos jours - Fin
de l'année scolaire
Par 10N de vent, nous avançons ensuite
tranquillement à 5N, sur une mer tout aussi
tranquille.
Harem est plus léger. Pour éviter
de nous distancer, Christophe prend 1 ris dans
la GV.
Nous pouvons manger dans le cockpit matin, midi
et soir. Non seulement les couverts ne valsent
pas, mais en plus il fait bon toute la journée.
L'école, arrêtée pendant
tout le séjour aux Açores, reprend
son cours... pour la dernière journée!
Les jours et les nuits suivants se ressemblent:
5 à 6N par un vent de 10 à 12N,
sur une mer belle.
Seul problème: pour éviter le vent
d'ouest arrière, nous faisons une route
trop sud. Et le passage du vent au nord-ouest
ne vient pas!
Mais le vent tombe à nouveau: nous remettons
le moteur quelques heures. Nous profitons de cette
mer presque plate pour monter changer l'ampoule
de feu de mat. Une fois en haut, balancé
sans ménagement, on se dit que finalement,
elle n'est pas si plate que ça!
Le vent remonte à peine. Suffisamment pour
couper le moteur. Le silence revenu, nous entendons
un "Tac Tac Tac" au niveau de l'hélice...
Il fait déjà sombre, nous verrons
demain matin.
Nous mettons les voiles en ciseaux, configuration
bien plus efficace et confortable que le grand
largue (surtout maintenant qu'on maîtrise
-- il était temps!) et confiants, gardons
cette configuration pour la nuit.
Apache en ciseaux (photo Harem)
Au moins une fois par jour, nous nous retrouvons
bord contre bord avec Harem. C'est vraiment plus
sympa ces grosses nav à plusieurs bateaux:
quelqu'un d'autre avec qui discuter météo,
échanger des astuces pour trouver des solutions
à nos petits problèmes quotidiens,
où tout simplement parler de tout et de
rien et plaisanter...
Grosse frayeur lors d'une de ces rencontres quotidiennes:
Harem et Apache manquent de se heurter! Ouf! C'est
passé près!
Le vent retombe à nouveau. Nous n'avançons
qu'à 2-3N: l'occasion d'aller faire un
tour sous le bateau pour vérifier l'hélice.
Tiens, v'là Harem!
C'est toujours impressionnant ce grand vide bleu
partout autour. Difficile de s'empêcher
de regarder alentour ou d'imaginer des ombres
menaçantes... Rien de coincé dans
l'hélice. L'anode est bien en place, bien
serrée. Je secoue un peu le tout pour voir
s'il y a du jeu, mais sous l'eau et avec ce courant,
difficile de se faire une opinion. Je remonte,
laissant seul sous le bateau un nuage d'une centaine
de petits maquereaux...
Pas question de redémarrer le moteur.
Nous allons en réserver l'utilisation à
la manuvre d'arrivée, en espérant
qu'il tiendra le coup.
Nous libérons Harem, qui nous a déjà
beaucoup attendus jusqu'ici. Il met le moteur
et disparait très vite à l'horizon!
Bonne fin de transat Christophe!
Nous passons 36h avec à peine de quoi
gonfler nos voiles en ciseaux, avançant
à 2 ou 3N...
Et puis arrive un gros front nuageux... qui va
surement nous amener du changement!
Effectivement, nous passons rapidement à
25-30 nuds de vent, qui ne vont plus nous
quitter pendant les 3 derniers jours. D'abord
de nord-ouest, puis nord, puis nord-est. Apache
sort de sa torpeur: 8N de moyenne dans la journée,
6N la nuit, ça booste!
Le ballet des cargos nous rappelle que nous approchons
de Gibraltar... le trafic augmente régulièrement.
Avec la mer qui s'est creusée, on les voit
parfois un peu tard et à chaque fois c'est
le stress: il nous a vu ou pas, celui qui arrive
droit sur nous?!!
Nous avons abandonné la route directe
sur Gibraltar, et décidé d'aller
sur Cadix, plus précisément à
la marina de Puerto Sherry, où l'on trouve
parait-il tout ce qu'il faut pour réparer.
Nous coupons donc la route des cargos sortant
de Méditerranée et se dirigeant
vers le nord pour contourner le Cap de Sao Vincente...
Quelques heures de très très gros
trafic et puis ça finit par se calmer.
Celui-là ça va: il fait jour et
il passe assez loin
Arrivée dans la baie de Cadix, ce sont
les chalutiers qui prennent le relais au lever
du jour. Il y en a beaucoup, et malgré
nos appels pour signaler notre avarie moteur,
ils ne font aucun effort pour nous rassurer, ne
répondant pas et nous passant vraiment
très près.
Il y a aussi des filets de pêche un peu
partout: on ne voit les minuscules drapeaux censés
signaler ces saletés qu'au dernier moment...
et il est déjà trop tard... on est
soit pris dedans, soit passé juste à
côté... ça va: cette fois
nous passons!
11h le 7 juillet: après près de
9j de nav, nous arrivons à Cadix, et touchons
enfin notre vieux continent... Plus de grosses
nav en perspective, il nous reste les grandes
vacances.... c'est ça, La Belle!!!